Abstract
L´Algérie officielle regarde avec inquiétude la Libye. Comme sa voisine, elle partage un certains nombres de caractéristiques: une rente pétrolière censée l´immuniser contre les révoltes, des islamistes libérés après avoir été vaincus et emprisonnés, une population exaspérée, la dureté des conditions de vie. La Libye « libérée » ne manque pas de soulever des interrogations en Algérie. Pourquoi les révoltes libyennes ont-ils aussi vite basculé dans une stratégie insurrectionnelle ? Ce scenario libyen est-il susceptible de se reproduire en Algérie ? Bien que des centaines de manifestations aient lieu en Algérie, un mouvement de masse n´a pas émergé. Alors que l´on cherche à comprendre comment la Tunisie et l´Egypte sont parvenues à chasser leurs présidents respectifs, on s´interroge sur l´incapacité de l´Algérie à produire une action collective pacifique à même de la faire basculer dans le camp des pays en transition.